Hydace de Chaves (En latin
Hydatius -on trouve aussi Idace ou Hidace) est un évêque de la péninsule ibérique au Ve siècle.
Sources
Hydace, malgré le rôle important qu'il semble avoir joué durant sa vie, n'est connu que par sa
Chronique et par une mention dans la correspondance entre le pape
Léon Ier et l'évêque Thoribius (Léon le Grand,
Epistolae, XV).
La vie d'Hydace de Chaves
Les origines
Hydace est né vers
395 à Lemica. Hydace lui-même, dans la préface de la
Chronique, nous indique qu'il est né précisément dans la cité de Lémica, qui correspond aujourd'hui au lieu dit « A Cibda », près de
Xinzo de Limia (
Galice). La date de sa naissance, par contre, ne peut qu'être déduite de personnalités qu'il cite et fait qu'il voyage en Orient « infantulus et pupillus», le voyage lui-même se situant approximativement dans les premières années du Ve siècle.
Le voyage qu'il effectua en Orient dans sa jeunesse et son éducation soutenue laissent penser qu'il est né dans une famille hispano-romaine de rang assez élevé. Cependant, nous ne possédons aucune information solide sur les origines familiales d'Hydace. On soupçonne une parenté avec l'évêque Hydace de Mérida. Christian Matthias Theodor Mommsen propose même qu'Hydace soit son fils (Monumenta Germaniae Historica, Auctores antiquissimi, t. XI, p. 4.).
Le voyage
Son voyage en Orient fut pour lui très important. En dehors du dépaysement qu'ont dû provoquer la
Palestine et l'
Égypte sur un jeune galicien, sa rencontre avec
saint Jérôme, alors moine à
Bethléem, fut si marquante qu'il l'évoque à deux reprises dans sa
Chronique. Il en conçu peut-être le projet d'écrire cette
Chronique, qui est une continuation de celle de
saint Jérôme.
Le retour en Hispania et la « conversion »
Rentré en
Hispania, Hydace opère une « conversion ». Il ne s'agit pas de la conversion d'un
païen au
Christianisme, - comment alors expliquer son voyage en Orient -, mais plutôt de son entrée dans la cléricature (
416) avant de devenir en
427, évêque de ’
Aquae Flaviae, ville de la l'empire romain
Province romaine Gallaecia, actuellement
Chaves (
Portugal).
L'oeuvre politique et les négociations avec les Suèves
Contemporain des
invasions dans la péninsule
ibèrique, il s’oppose surtout aux
Suèves, protège la population galaïco-roamine, et part même rencontrer le général romain
Aetius pour un appel à l’aide (
431).
Sur le plan religieux, il combat activement les nombreuses sectes et lutte fermement contre les hérésies, notamment le Manichéisme en 445 et le priscillanisme. En 460, son opposition aux Suèves le fait arréter dans son église de Chaves. Il reste trois mois prisonnier du roi Frumarius.
Il meurt peu après 469 (date à laquelle s'achève la Chronique), probablement en 470.
L'oeuvre : la Chronique
Idace, témoin oculaire du début des Grandes invasions en péninsule ibérique, contemporain des Suèves, est l’auteur d’une précieuse
Chronique allant de l’année
378, à
468. Il se concentre principalement sur les élements politiques, militaires et religieux. De plus, comme à partir de 451 la Gallaecia se retrouve de plus en plus isolée du monde méditerranéen, il a tendance à restreindre son propos à l'
Ibérie.
Ayant vu l'effondrement de l'Empire romain en Occident, il craint fortement les Germains polythéistes ou ariens qui en prennent la succession en Europe. Il ne peut imaginer l'avenir du christianisme hors de l'empire. C'est pourquoi, la fin de sa Chronique recense de plus en plus de prodige pouvant être interprétés comme des signes de la fin du monde. Il semblait attendre celle-ci pour l'année 482.
Voir aussi
Bibliographie
- COURTOIS (Christian), « Auteurs et scribes. Remarques sur la Chronique d'Hydace », Byzantion, 21, 1951, p. 23-54.
- HYDACE, Chronique, t. 1, Introduction, texte critique, traduction, TRANOY (Alain), éd., coll. Sources Chrétiennes n° 218, Editions du Cerf, Paris, 1974.
- HYDACE, Chronique, t. 2, Commentaire et index, TRANOY (Alain), éd., coll. Sources Chrétiennes n° 219, Editions du Cerf, Paris, 1974.
- BURGESS, (R. W.), Hydatius, a Late roman Chronicler in Post-Roman spain. An Historiographical and New Critical Edition, Oxford, 1988.
Liens internet